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Splendeurs et visc​è​res

by Bad Tripes

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    Vous ne vous laissez pas abuser par toute cette hype consensuelle autour du premier album, organisée par des bobos rive gauche biberonnés au caviar ? Le second effort de Bad Tripes vous séduira par son authenticité et ses saveurs sans compromis, 100 % terroir. 13 pièces de premier choix, prélevées dans nos morceaux les plus nobles, séduiront les conduits les plus insensibles par leur délicate âpreté... Bon appétit bien sûr !

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1.
Chair de canon Sourires de sublimes connasses A la conquête des orgasmes Lisses et parfaites, sexy, mutines Culs sur les couv' de magazine Reines d'un monde fantasmé En tout point beau, sophistiqué Ah putain qu'est-ce qu'elles sont belles Les petites statues de pixels Mes os cernés de graisse grotesque Sont si difformes, simiesques, hors normes Ô miroir, joli miroir Dis-moi pourquoi je suis laide ? Mais je sais y faire Avec mon corps de guenon Plus libre, ne vous déplaise Que votre chair de canon Va te faire foutre femme libérée Reste pimpante et docile Amazone de pacotille Les singes te pissent à la raie Musculature de dieu grec A la conquête des centimètres Longues et veinées, quel beau mirage ! Des queues d'acier sur toutes les pages ! Ah putain, qu'est-ce qu'ils sont beaux Fiers et fougueux étalons ! Mais je sais y faire Avec ma bite de bête sauvage Elle est moins esclave Que les porno-stars d'élevage Va te faire foutre macho man La gueule dans tes rêves virils Pauvre coq de pacotille Les singes te pissent à la raie Baise obligatoire Plaisir codifié Plus rien d'animal Séduction forcée Pauvres maîtresse-femmes Piteux chevalier Vous êtes tous esclaves Aux mains manucurées Mais la vie véritable Est un peu plus sale Mais moi je sais y faire Avec mon corps de guenon Plus libre, ne vous déplaise Que votre chair de canon Ne vois-tu pas, reine de beauté Fraîche et pimpante, toujours docile Fausse amazone, vraie imbécile Que tu t'es toi-même enchaînée ? Va te faire foutre femme libérée Moi je te pisse à la raie
2.
La mauvaise éducation Tu sais, ma fille, il faut être prudente Par les nuits d'encre, dans les ruelles sales et sombres Une bouche trop rouge est une proie tentante Pour l'animal tapi dans l'ombre Prends garde à toi : ta jupe est bien trop courte Fais-toi discrète, ne rentre pas trop tard Bien des chasseurs pourraient croiser ta route La bête n'agit pas par hasard Ma petite pute Si par malheur Tu rentres en sang et pleurs Ta mère sera émue Mais ne dis surtout pas Qu'on ne t'avait pas prévenue C'est d'ta faute si t'es bonne Sale traînée, petite conne Pauvre gars : on t'pardonne C'est pas toi qu'on soupçonne... Mon fils chéri, les filles d'aujourd'hui Sont perverses et se croient tout permis Si cruelles, elles jouent avec ton feu Pour t'affaiblir, pauvre amoureux Prends garde à elles et leurs jolies jambes Qu'elles exhibent, ces truies indécentes Montre-leur bien que c'est toi qui commandes De ta matraque de Don Juan Mon petit fauve Si par malheur Tu te retrouves en taule Maman sera déçue Tu pourras toujours dire Que c'est un simple malentendu Femelle qui sème vent Récoltera tempête Dans son cul ravissant Faut pas tenter l'esthète Pauv' petit tortionnaire C'est son éducation Qui lui a dit de faire C'que lui dictent ses pulsions Une bite d'acier Qui soumet et ordonne Sait s'imposer Voilà ce qui fait l'homme Des fentes, des formes Qui ne savent que servir Les envies les plus folles Voilà une vraie fille Le vrai problème n'est ni l'heure tardive Ni même la jupe, ni le rouge des lèvres Certaines braguettes sont juste trop primitives Pour contenir l'immonde sève Hélas, l'infortunée, souvent, culpabilise De sa féminité appelant l'agresseur Par l'affreux préjugé d'une cinglante bêtise Qui prétend que la femme mouille pour son prédateur Réprime donc, sale connard Les pulsions de ton dard Ma fille, même si t'es chaude Sache que rien n'est de ta faute Qui sème un peu de vent Récolte orage, tempête Aies un cul ravissant Et tu seras suspecte Éternelle victime De cette éducation Qui t'accuse de ce crime Plaire aux yeux des garçons
3.
Dans le désert La gorge sèche et les pieds nus Foulant la brûlante étendue Glaçant mon sang la nuit venue J'erre, solitaire, dans le désert Une vie saveur de fruit pourri Épaules voûtées et cœur coupable Il m'a fallu prendre la fuite Un no man's land pour oasis Un doux silence gifle le sable Nulle voix pour me faire souffrir À la recherche d'un doux mirage Je promène ma maigre carcasse Préférant les scorpions mortels Aux putain d'questions perpétuelles C'est le plus beau des cimetières Paysage d'or, vierge de tout homme Corps incrusté au sol de feu Je ne pouvais pas espérer mieux L'esprit en paix, plus rien, personne Je peux enfin m'laisser crever Plus aucune dette envers personne Je ne veux ni fleur ni couronne Cavalier seul dans le désert Moi j'veux crever en solitaire
4.
Hana to hebi 03:04
Hana to Hebi Si tu savais combien j'envie Les mains ridées, les peaux rougies Les bouches molles aux dents jaunies Qui envahissent ta peau d'ivoire Si tu savais combien j'envie Leur bite infâme, leurs traits rustiques Qui font pourtant clore de plaisir L'écrin encré de tes yeux noirs Si vous saviez combien j'envie Tous les amants de Naomi Parfaite épouse japonaise Née de la neige cachant la braise Si tu savais combien j'envie Ces hommes hideux qui te possèdent Les couilles pleines d'amour blasphème En effeuillant ta fleur secrète Si vous saviez combien j'envie Tous les amants de Naomi Parfaite épouse japonaise Née de la neige cachant la braise Cette douleur est l'ornement Le plus seyant – vicieux serpents L'exquis tatouage hélas trop éphémère De cordes tressées d'un feu blessant ta chair Si tu savais comme je regrette De n'être un homme qui te soumette Si tu savais combien j'envie Ceux qui te domptent et t'asservissent Quand, toute offerte au sacrifice Tes yeux humides se font complices Si tu savais combien je brûle D'être un d'ces hommes pour qui tu jouis Même si ce n'est qu'sur pellicule Si tu savais, ma Naomi
5.
Les noces de sang Je te dis l'indicible, mon cher et tendre ami Qui d'un coup de caudale m'a ramenée à la vie Ressuscité l'envie, le désir et le vice Et au-delà de tout, le goût et l'appétit Mon amour est si fort et les mots si fragiles Si jolis à l'oreille mais bien trop volatiles Et j'aspire à l'intense, au grandiose, au bestial Je me confesse à toi, voluptueux animal Je t'offre tout mon être, des talons à la tête De mon cul de minette à ma blessure secrète Je t'ai donné mon cœur, un bien commun présent Prends donc aussi le reste : les nerfs, la chair, le sang Dénude-moi, féroce, à grands coups de canines Dans l'onctueuse mollesse des chairs les plus intimes Décore-moi de rubis, brûlants bijoux liquides Tandis qu'en moi tu glisses tel un poisson lubrique Ta queue salivera, ô mon beau cher et tendre Quand tu découvriras combien ma chair est tendre Festin de bacchanales Pour païens cannibales Seigneur saigneur De cet humble repas, s'il vous plaît, faites honneur Tu connais déjà ma cyprine aux épices Elle se marie très bien au musc de mes cuisses Toi qui sais apprécier la crudité des mots Savoure donc à présent celle de ma peau Dévore toute entière ma délicate viande Ces orifices charnus dont je te fais l'offrande Bras et jambes attachés en victime consentante En obscène gibier prêt à réjouir ta langue Saisis donc ton couteau, et dans un geste auguste Découpe, dépiaute, déchire, mais surtout : déguste Ta queue salivera, ô mon beau cher et tendre Quand tu découvriras combien ma chair est tendre Sur cette porcelaine, un fragment de carnage De rose et de carmin, ô délicieux mariage Je t'offre mes odeurs métallisées si suaves Ma saveur intérieure, mon tout petit cadavre Mon corps et toute mon âme sur un plateau d'argent Une mise à nu pour tes appétits déviants Dans une sauce aux viscères, les tripes à l'éventaire Mes yeux couleur de miel en guise de dessert C'est tellement plus fort que le bête vampirisme D'une beauté déchirante : joie du cannibalisme Je t'ai dit l'indicible, my darling, mi amor Qui d'un coup de fourchette m'a mise à mort Festin de bacchanales Pour païens cannibales Seigneur saigneur De cet humble repas, s'il vous plaît, faites honneur
6.
Vivalavida 03:43
Vivalavida ! J'aimerais tellement connaître Cette dite insoutenable Légèreté de l'être Mais ça, c'est pas pour moi A croire que je suis faite Pour griffer ma jeunesse D'mes ongles de sorcière Veines saillantes et gueule blême Les heures sont monotones Les os se déshabillent La main dans la culotte Ça fait passer le temps La posture d'apparat J'l'ai trop souvent vécue Le corps est toujours là Mais la tête ne suit plus Être une douce geisha Et chialer dans les chiottes Je me marre en playback Mais voudrais être morte 10 000 couteaux plantés dans l'dos 20 000 lieues sous la merde 12 balles dans la peau Je pleure un peu mais reste fière Vivalavida ! Je rêve d'un coup d'éclat De ce courage ultime Inerte sur le sol froid Un dernier jet d'urine Ce serait du grand spectacle Partout des traces de sang Faire un bien beau cadavre Quelle preuve de grand talent ! Soudain surgit le doute : Que faire si je me rate ? Peut-être que j'fais fausse route ? Si con et théâtral Aucune beauté dans l'geste Tout ça ne rime à rien Ce soir je me déteste Mais ça ira mieux demain 10 000 couteaux plantés dans l'dos A 20 000 lieues sous la merde Coupures rubis sur toute la peau Je n'en crèverai pas de sitôt Vivalavida !
7.
Tokyo Decadence Sous ma mini-jupe bleue marine Se trouve la plus belle des œuvres d'art Bijou oriental, pièce byzantine Qui fait le bonheur de vos regards Soyeux filaments d'encre de chine Petit écrin rose dans le brouillard Découvrez-donc mes bons messieurs Sous ma fine armure de dentelles L'objet des désirs si disgracieux D'une virilité seulement virtuelle Ça, vous l'adorez ! Ma douce engeance Au charme juvénile, un peu puéril Mais déplorez tant son insolence Rappelez-moi donc combien je suis fragile Miaulements et supplications Pour des machos en éruption... Je suis humble et polie Innocente geisha Minaudant la niaiserie Face à la caméra Mains jointes et jambes arquées Tête et culotte baissées Captive dans vos délires Ma gêne est votre plaisir Mon p'tit uniforme d'enfant modèle Est l'objet de toutes les convoitises Rappelez-moi donc combien j'suis belle Quand je suis entre vos griffes, soumise Quelques larmes artificielles Pour des baiseurs imaginaires Je suis sale et souillée Par vos bites ridicules Embrassant, écœurée Vos langues-tentacules Nue et écartelée Promise aux pires sévices Victime, esclave, martyr Ma gêne fait vot' plaisir Bukkake, hentaï Vénérée jusqu'aux entrailles En idole torturée C'est ainsi que vous m'aimez Un joli corps de jeunette Pour un troupeau de fauves en ruts Quelques grammes de jeunesse Dans une rêverie de brutes Sous ma mini-jupe bleue marine Se trouve la plus belle des œuvres d'art De pétales de rose, d'encre de chine Qui fait le bonheur des vieux vicelards Déchirez donc, messieurs Mon armure de dentelles Guidez-moi dans vos jeux Vos idéaux sexuels Oubliez dans mon cul Votre vie qui vous peine Et votre règne déchu Par le triomphe des femelles
8.
Le radeau ivre Sa petite bouche humide et vermeille Est selon tes désirs perpétuellement ouverte Son corps épouse tes mains à merveille Taille fine et hanches pleines pour provoquer ta perte Elle sait mieux que personne embrumer tes misères En moyennant finance et un supplément d'âme En embrassant tes lèvres de sa langue de flamme Jusqu'à c'que t'abandonnes ton cerveau dans son verre Dans tes nuits sans sommeil, elle est toujours présente Plus fidèle qu'une maîtresse, porteuse de bons conseils, Guidant ta maladresse sans porter jugement Elle est pourtant perverse, ton amie la Bouteille ! Quand, déjà frêle esquif, Tu deviens pauvre épave Éthylique captif De la canette esclave Du cœur et de l'esprit Qui peu à peu se noient En voilà du gâchis Un beau garçon comme toi... Un radeau ivre Sur une mer agitée Ne peut longtemps survivre Son orifice d'écume et d'ambre T'apporte du plaisir à moindres frais Réduisant ta conscience en cendres Dépouillant ton porte-monnaie Ton regard peu à peu se vide Tout comme, bientôt, ton entourage Dont l'aide impuissante assiste A ton naufrage Cette ivresse qui te prend en son cœur transparent N'est pour toi seul, hélas, qu'un tout petit problème Tu sais bien que tes amis se font du mauvais sang Mais tous ces bons prêcheurs en valent-ils la peine ? Tu sais, certains se doutent Que tu n'en as rien à foutre Quand, déjà frêle esquif, Tu deviens pauvre épave Éthylique captif De la canette esclave Du cœur et de l'esprit Qui peu à peu se noient En voilà du gâchis Un beau garçon comme toi... Tout ce talent gâché Ta jolie gueule à la dérive Ta jeunesse tuméfiée Emportée par ton radeau ivre Tes mains pourtant jadis savantes S'agrippent si fort à ce goulot Comme pour sauver ta peau D'une mort pourtant imminente Jamais tu ne te débats C'est ça que je ne comprends pas
9.
Foutre tombe 05:30
Foutre Tombe Voilà le décor onirique : Une forêt de crucifix Une silhouette aux courbes obscènes Et bottes de cuir se met en scène Visage d'opale et cape brune Cul de pleine lune, bien plantureux Derrière la brume, on raconte que... Chaque nuitée dans les cimetières Elle se repaît des tristes chairs Des sages dormeurs de pierres tombales Qu'elle prend dedans son antre infernale Solitaire sabbat L'enfer bande ici bas Un cri de guerre dans la pénombre Cavalière de Foutre Tombe ! Talons en terre et seins au ciel Elle chevauche gaiement les stèles Des hommes-objets les plus paisibles Qui, même morts, peu insensibles À ses attraits de louve sensuelle S'érigent en chœur pour la plus belle En bites de fer froides et stériles Comblant l'amante nécrophile Ô jardin des défunts Mon sexe félin A tellement faim ! Dans leur terrier de délivrance Les corps se taisent d'vant la démence De la succube qui se régale De l'impuissance de ces beaux mâles Solitaire sabbat L'enfer bande ici bas Au son du cri, dans la pénombre De la putain des catacombes Solitaire sabbat L'enfer bande ici bas Un cri de guerre dans la pénombre Cavalière de Foutre Tombe ! Et satisfaite, la sauvageonne Se couche et, en paix, ronronne Elle s'est enfin rendue justice Par ses actions profanatrices Goûtant la juste récompense De bien des années de souffrance Découvrant ce qu'est la tendresse De ces mains avares en caresses Qu'elle a pourtant jadis aimées Malgré les coups qu'elles ont données Adieu étreintes d'autrefois De ces bonshommes indélicats Elle les préfère, feux ses maris, Une fois, par les vers, adoucis Elle fait peau neuve Ah quelle joie d'être veuve ! Elle reprend Possession de son corps En dansant Le swing des morts ! Solitaire sabbat... L'enfer bande ici bas... Un cri de guerre dans la pénombre ... Le sexe au vent, crachant la pluie D'un orgasme fendant la nuit Un cri de joie en ce cimetière Jouit ici-bas la Cavalière de Foutre Tombe !
10.
Sire Queutard Six pieds sous terre Dans un cloaque immonde Princesse prisonnière D'algues nauséabondes Elle croupit, pauvre hère En des eaux profondes La raison en perdition La mort au diapason Un soir d'hiver Un soldat égaré Pénétra le triste boudoir Que nul homme n'a visité Nul homme ne t'a visitée Un désir à l'abandon Pour son sexe moribond Le fier guerrier Ému par l'évanouie Dans sa pâle nudité A sorti son épée D'où perle, fragile, En son extrémité Une goutte de sève Au parfum fort viril Avec prestance Il lui planta son vit Gorgé de chaude semence Défonçant son parmi Survient la délivrance Sous une brûlante pluie Dans un soupir intense La belle reprit vie Douce dame jolie Allons voir si ta rose A sous ma langue enfin éclose Gente dame célébrons Dans la joie et le vice L'enflammée résurrection De ton sexe moribond Sa bouche de pourpre au soleil Fait à présent bien des merveilles Ainsi s'achève l'histoire De notre vaillant sire Queutard Qui par sa glorieuse pine Fait fort crier la Fée Cyprine !
11.
La laideur du geste Drapé d'une lumière morbide Dressé sous un soleil splendide Si fier de porter l'allégresse D'une foule dépourvue de sagesse Bouche assoiffée, œil avide Du spectacle le plus perfide Tous te vénèrent, toréador Semant la joie, semant la mort Pour la gloire des traditions Sur le sable vermillon Olé ! On l'applaudit Fêtant l'acte gratuit Triomphe de barbarie Meurtrie dans son velours d'ébène La bête forcée au triste duel Se fait agneau sacrificiel Trophée pour le plaisir cruel Des bonnes gens pleins d'indulgence Pour l'esthétique de la violence, Le corps svelte du combattant Et le sable couvert de sang Olé ! On applaudit L'idiote chorégraphie Triomphe de barbarie Pour la gloire des traditions Olé ! On encourage L'idiot, l'odieux massacre Coutume d'un autre âge Par plaisir et distraction Vestige d'une lointaine époque Prestige d'une puissance en toc De l'homme et de l'animal Qui des deux est le plus bestial ? Olé ! On applaudit L'idiote chorégraphie Triomphe de barbarie Pour la gloire des traditions Olé ! On encourage L'idiot, l'odieux massacre Coutume d'un autre âge Par simple plaisir macabre
12.
L'ami public numéro 1 Des regards inconnus chaque jour me dépècent Scrutant d'un œil goulu mes moindres faits et gestes, Mes joies ou bien mes drames, ce que j'aime ou déteste Des fragments de mon âme affichés dans la presse J'ai toute votre attention, je suis votre messie Qui, d'une respiration, vous sauve de l'ennui Mes succès vous délectent mais je ne suis pas dupe Car tous autant qu'vous êtes, vous attendez ma chute Je suis l'amie publique Au charisme accessible Simple matière première Des passions éphémères Mon devoir : divertir vos journées moribondes Offrant ma dignité au dieu Télévision Vous m'avez donné vie, je suis votre créature De paillettes et d'ordures, telle est ma sale nature La caméra me souffle un semblant d'existence Mais la disgrâce n'apporte aucune reconnaissance Je suis bien seule avec ma bite et mon couteau Pire que tout c'est que l'un des deux me fait défaut Car je ne suis qu'un pantin Qui par amour s'fait putain Hélas trop vite périmée D'ici demain vous m'oublierez Ami public numéro 1 Affinités sans lendemain Quel monde merveilleux que celui du spectacle Qui fait un nouveau dieu d'un humain misérable Je suis l'ami public Au charisme accessible Créée pour votre bonheur Au dépit de l'honneur Je suis l'ami public Au charisme accessible Si fière de satisfaire Vos vies si ordinaires
13.
M. L'Artiste Dans ma fébrile indifférence J'aime tous les arts, je les encense Je suis pour la photographie De Hamilton à Araki Pour les sculpteurs et les poètes Même si j'n'ai pas de noms en tête Et même pour l'art contemporain Même si au fond je n'y comprends rien Je suis l'éternel Pygmalion Des fillettes au minois mignon Chair fraîche et yeux admiratifs Face à mon cœur d'écorché vif Je me présente : je suis Artiste C'est un prénom si peu commun A défaut d'or au creux des mains J'en voudrais bien au fond d'mes poches Ma prétention fait illusion Chez les gamines un peu naïves Attendries par monsieur l'Artiste Nom de famille : Opportuniste Prude théâtre et performances Musique bruitiste et décadence Je fais l'amour dans les coulisses Aux prétendus écorchés vifs Leur déclamant mes plus beaux textes Entre deux bouchées de leur sexe Vantant la plume de l'écrivain Même si au fond, je n'y comprends rien Je suis la muse des sulfureux Forts et virils pour mes beaux yeux Je serai de tous les succès Fière d'les avoir si bien sucés Je me présente : je suis Artiste C'est un prénom si peu commun A défaut d'or au creux des mains J'en voudrais bien au fond d'mes poches Ma vive passion fait illusion Chez les bohèmes un peu naïfs Attendris par mam'zelle l'Artiste Nom de famille : Opportuniste Ah, grande famille des Arrivistes Au royaume du Cynisme. Mes chers rebelles énamourés Je serai toujours de votre côté Mais à la prochaine révolte Je retournerai ma p'tite culotte Je suis pour le surréalisme L'art abstrait ou figuratif Le jazz barbant et même la danse Pour moi, au fond, pas d'différence Peu importe l'intellect Tant que brille le paraître Croyez bien qu'je n'le fais pas Pour le tout bête amour de l'art Le beau discours masquant l'air con Les médisants ont un surnom Pour les félons de mon espèce Vendant leur âme pour quelques pièces Et gober quelques miettes de gloire Appelez-moi donc Charognard Écrivaillon, textes abscons Piteux poète, faux prophète Toi artiste ? Ce que c'est triste Amour de l'art ? Charognard ! Vous m'connaissez : je suis Artiste C'est un prénom si peu commun A défaut d'or au creux des mains Il en déborde dedans ma loge Ma prétention fait illusion Chez la jeunesse un peu naïve Qui vibre par moi, ô grand Artiste Nom de famille : Opportuniste

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released November 15, 2013

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Bad Tripes Marseille, France

Depuis 2009, Bad Tripes distille son rock vénéneux, sinistre et joyeux à grands coups de guitares, de hurlements rigolards et d'instruments vieillots et vicelards.

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